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DE LA VILLE DE PARIS.
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adviser sur l'Entrée du Roy de Polongne, a esté conclud, advisé et deliberé que :
tr A laditte Entrée sera faict aud. SrRoy de Polongne tout l'honneur et magnifficence' qu'il sera possible par lad. Ville, et que pour aider à subvenir aux frais qu'il conviendra faire par lesd. Sieurs Conseillers et Quarteniers d'icelle Ville, pour eulx vestir de robbes et habitz honnestes, asscavoir iceulx Sieurs Conseil­lers, de robbes de satin noyr, et Quarteniers [de] robbes de damas noir, il sera baillé à chascun des­ditz Conseillers la somme de cent livres tournois, el. ausdictz Quarteniers soixante dix livres tournois aussy chacun, comme il est accoustumé aux autres Entrées des Roys. »
31. — [Mandemens aux Capitaines des trois Nombres de la Ville.]
17 août. (Fol. 74 r°.)
#e par les Prevost des Marchans et Eschevins de la Ville de Paris.
"Il est enjoinct aux Capitaines des archers, arba­lestriers et harquebouziers de lad. Ville, de eulx appresler, avec tous ceux de leurs Nombres et Com-paignies, d'habitz, chevaulx et armes en bon equi-paige, pour l'Enlrée du Roy de Polongne; et à ceste lin, est aussy enjoinct ausdictz archers, arbalestriers et harquebouziers d'obeyr à leurs Capitaines, et eulx fournir desd, chevaulx et armes qui leur ordonne­ront : sur peine d'estre cassez et d'amende arbitraire.
"Faict ledict jour, n
es portz de Paris, et autres passeurs, d'accoustrer unze basteaulx de passeurs en forme de gondolles de Venise, couvertz de thoille, et accoustrez de riches tappis de Turquie, pour passer par la riviere les unze Sieurs Ambassadeurs Polongnois venuz(1', vers le Roy et le Roy de Polongne, et leur train; suivant la voluntté du Roy, sans en pouvoir passer d'aultres : dont ilz seront paiez raisonnablement.
Ce que lesdictz Regnier et autres passeurs au­roient promis faire'2'.
33. — Arrivée [et séjour] des S" Polonnois en ceste Ville.
19-27 août. (Fol. 74 v°i->.)
Le mercredy dix neufiesme jour dud. mois d'Aoust oudict an, mesdictz Sieurs Ies Prevost des Marchans et Eschevins ayans faict mener l'artillerie de laditte Ville sur les rempars, près la porte Sainct Martin, pour saluer lesdictz Sieurs Polonnois lors de leur arrivée par laditte porte, et suivant lesdictz Mande­ments cy dessuz transcriplz, lesdictz Sieurs Prevost des Marchans et Eschevins, Procureur et Greffiers, en leurs robbes my parties, Conseillers, Quarte­niers et Bourgeois de laditte Ville, partirent de l'Hostel de lad. Ville envyron une heure de relevée, et allerent à cheval, marchant devant eulx aussy à cheval lesd, archers, arbalestriers et harquebouziers, et sergens de laditte Ville, au devant desdictz Sieurs Polonnois jusques es faulxbourgs Sainct Martin près l'eglise dudict Sainct Laurens; où estans arrivez, iceulx Sieurs Prevost des Marchans et Eschevins les receurent avec toute la joie et allégresse qu'il est possible!4'. Et se trouva à la porte Sainct Martin, par laquelle ilz entrerent, mil ou douze cens harque­bouziers pour leur faire une salve avec l'artillerie qui fut tirée.
20-21 août.
Lé jeudy tout le long du jour, par ce que lesdictz Sieurs Polonnois estoient laz, ilz se reposèrent en leurs maisons,' et furent envoiez visiter de la part du
Aultant du present Mandement a esté envoyé à tous lesd. Capitaines, pour l'exécuter.
32. — [Ordre donné aux passeurs d'eaue
pour le passage des sleurs ambassadeurs pûlongnois.]
18 août. (Fol. 74 r°.)
Le xvinra= jour desd, mois et an, a esté ordonné au capitaine Georges Regnier, me passeur d'eau
O Cf. la note 1 de la page 96.
'*' Dom Félibien a donné ce Mandement à la suite de ceux qui font l'objet de la note de la page précédente.
(-) Pour ne pas interrompre la relation du Greffier par des coupures malencontreuses, nous rejetons à la fin de ce narré, sous les cotes 34 et 35, le texte de deux documents datés respectivement des 20 et 22 août.
O A ce sujet, Dom Félibien signale, d'après les auteurs contemporains, l'étonnement où furent les Ambassadeurs polonais tt qui pour la pluspart parloient latin ou italien, de ne trouver presque personne dans toute la noblesse françoise capable de leur res­pondre en aucune de ces langues, tant l'ignorance estoit grande alors parmi la noblesse du royaume-. (Histoire de la Ville de Paris, t. II, p. 1125.) Il ajoute que le Roi avait mandé le baron de Millau, Antonin d'Allègre, fort versé dans la langue latine, pour "servir d'interprète.                 .                            ./f.. -                                                   .                         .
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